ATTENTION; CETTE EXPERIENCE DE PHYSIQUE PEUT PRESENTER CERTAINS
RISQUES (NOTAMMENT DE BRULURES). NOUS DEMANDONS AUX PLUS JEUNES
D'ENTRE-VOUS DE NE L'EFFECTUER QUE SOUS LA SUPERVISION D'UN
ADULTE.
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Entendre un
étrange bruit métallique et un choc solide lorsquon secoue
un tube à essais rempli aux trois quarts avec seulement de leau,
chercher alors les graviers ou les cailloux qui dans le tube
doivent en être responsables et pourtant ne rien trouver,
voilà de quoi déconcerter lobservateur même le plus perspicace.Cest
ce petit tour de physique amusant que nous vous proposons de
réaliser ici avec un matériel extrêmement restreint (fig1).
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Il vous faudra en effet disposer pour cela
simplement dun tube à essais en verre (tube à vanille par exemple)
dune contenance de lordre de 30 cm3, dune pince
à linge en bois pour le tenir et dun bon bouchon (si possible
au néoprène ou à la rigueur en liège) bien serré et dune lampe
à alcool ou dun réchaud à gaz (brûleur de plus petite taille).
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On commence
par emplir aux deux tiers le tube à essais d'eau puis
en le tenant par la pince, on fait bouillir sur le réchaud
l'eau à la partie supérieure. Si vous chauffiez
l'ensemble du tube, l'ébullition chasserait l'eau par
projection, ce qui serait d'une part dangereux pour vous et
d'autre part nuisible pour notre expérience car il faut
que le tube conserve une masse d'eau importante (fig2).Après
quelques secondes d'ébullition à la partie supérieure,
on peut être assuré que la vapeur d'eau a bien
chassé l'air. |
On bouche
alors hermétiquement le tube (fig3) sans attendre (sinon lair
réintégrerait le tube). On enferme ainsi dans le tube de la
vapeur dont la température est encore très voisine de 100° et
dont la pression est donc encore très proche de la pression
atmosphérique. On sait en effet que lorsquun liquide bout,
la pression de la vapeur produite est égale à la pression que
subit le liquide (ici la pression atmosphérique). |
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En retournant
le tube en le tenant avec la pince à linge, vous aspergez par
petits coups le tube à essais (fig4). Que voyez-vous alors?
Quelque chose de profondément paradoxal : lébullition
reprend alors quon refroidit le tube Après quelques instants,
elle cesse ; il faut alors à nouveau asperger un peu le tube
et elle recommence. |
Que se passe-t-il donc ? Vous venez tout simplement
de vérifier que la température débullition de leau dépend
de la pression. Celle-ci agit en effet comme un verrou qui empêche
la formation des bulles. Pour que celles-ci apparaissent il faut
donc que la température soit suffisante pour que la pression de
la vapeur produite contre-balance la pression extérieure. Cest
la raison pour laquelle si leau bout à 100° C au niveau de
la mer, il suffit de 96° C au sommet du Mont Blanc et seulement
de 30°C vers 25 km daltitude; et dans le vide, au-delà des
couches les plus élevées de latmosphère, leau entre
en ébullition même à zéro degré. Lorsque vous avez aspergé le tube,
le refroidissement a été plus rapide pour la vapeur que pour la
masse deau qui présente une grande inertie thermique. La vapeur
deau ainsi refroidie brutalement se condense en gouttelettes,
la pression à lintérieur du tube chute alors par suite de
cette condensation, devient trop basse pour la température encore
élevée de leau... et leau se remet à bouillir!
Mais quand un liquide bout, il absorbe de la chaleur et ceci est
normal. En effet dans le liquide les particules sont attachées les
unes aux autres assez faiblement, ce qui explique quun liquide
puisse couler ; mais elles sont attachées tout de même.
Dans le gaz au contraire, les particules sont totalement libres.
Pour que le liquide puisse devenir vapeur, il faut donc que de lénergie
(de la chaleur) soit absorbée pour servir à casser les attaches.
Doù vient donc la chaleur qui permet à leau de notre
tube de se remettre à bouillir puisquon ne chauffe plus ?
Cest tout simplement dans sa masse que leau, contrainte
à bouillir après que le verrou a sauté, doit puiser des calories
servant à cette ébullition. Mais alors, puisant ainsi dans ses réserves
de chaleur, elle se refroidit. Et à chaque aspersion, lenchaînement
reprend refroidissement rapide de la vapeur, condensation, chute
de pression, ébullition, refroidissement, nouvel équilibre, nouvelle
aspersion, ...
Jusquà quand le phénomène continue-t-il ? Tout simplement
jusquau moment où laspersion ne produira plus la condensation
; donc au moment où la température à lintérieur du tube sera
devenue identique à celle de leau daspersion.
Pour poursuivre lexpérience jusquà des températures
voisines de zéro, il faudra donc asperger avec de leau à zéro
degré. vous mettrez donc dans une carafe deau des glaçons
en quantité suffisante pris au freezer de votre réfrigérateur.
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Lorsque le tube tenu à la main vous paraîtra
froid (vers 15° C) et que leau continuera à bouillir à
lintérieur lors de chacune des aspersions, secouez-le
bien verticalement (bouchon en bas) dun coup sec. Vous
entendrez alors un bruit insolite, comme si des objets solides
et lourds sy trouvaient secoués ! Si vous ne percevez
pas ce bruit, refroidissez le encore et secouez-le énergiquement
et bien verticalement (attention, il faut pour que cela se produise
bien clairement, que le niveau de leau soit nettement
au-dessus de la moitié du tube). A quoi est dû ce bruit ? |
Aussi étrange que cela paraisse, cest
leau qui en est seule responsable. Regardez attentivement
ce qui se passe quand vous lancez le tube vers le haut pour le secouer
! La masse deau décolle du fond et une bulle apparaît.
Que contient cette bulle, et comment peut-elle se former ? Quand
vous aurez répondu à cette question (la seule déduction logique
doit vous le permettre) vous aurez trouvé la solution à cette énigme
des «Cailloux invisibles»...
LES CAILLOUX
INVISIBLES; SOLUTION:
Vous lavez certainement deviné, cette
bulle est pratiquement une bulle de vide (en fait de vapeur deau
à très basse pression). Lorsque la température déquilibre
est descendue jusquau voisinage de 0°C, et cest ce qui
est arrivé si vous avez aspergé avec de leau très froide,
la pression de la vapeur au-dessus de leau liquide est devenue
très basse (environ le centième de la pression atmosphérique). Lorsquon
lance le tube vers le haut, plus rien ne soppose à ce que
la masse deau décolle par inertie et que le vide apparaisse
par en dessous. Dans une bouteille à moitié remplie deau et
fermée, cette chose est impossible car la pression atmosphérique
règne au-dessus de la surface et empêche le mouvement. Mais ici
plus dobstacle; lorsque leau retombe, la bulle ne cherche
pas à séchapper (comme le ferait une bulle dair en freinant
la chute de leau). Elle disparaît tout simplement et leau
retombe en bloc comme une matière solide. Cest parce que la
pression est devenue très basse que la masse deau se meut
dans le tube comme si elle était massive et solide; doû le
bruit du choc...
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